jeudi 4 février 2010

Republic Day

Drinouch' est partie, mais Delhi est à la fête en ce 26 janvier avec "Republic day", journée célébrant cette année le 61ème anniversaire de la proclamation de la République. En quelque sorte, leur 14 juillet avec au lieu d'un défilé sur les Champs Elysées, un défilé sur le Raj Path !


Mais ici, tout est bien différent et tout semble (excessivement) bien organisé. Un ticket à aller acheter plusieurs jours à l'avance dans une cabane (officielle) perdue sur le bas côté d'une grande route. Bien sûr, on prend des places de riches, à 300 roupies, le tout accompagné d'un petit plan nous permettant de nous rendre à nos places le jour J.

Cependant, je me suis faite piéger. Je n'avais pas lu les "consignes" écrites en caractère 9 au dos du ticket, à savoir interdiction de prendre un sac à main, même vide, un téléphone portable (comment je retrouve mes amis moi ?) et un appareil photo. Dommage pour moi, j'avais pris :

- Un sac énorme et franchement pas discret
- Mon téléphone portable et autres broutilles féminines
- Mon réflex, parce que c'est mon réflex et que je le kiffe

(Aie. Le drame.)

Et là, je vous explique pas comment j'ai du surpasser leur phobie de l'attaque terroriste par une petite blanche prénommée Clara Giraud et son ami Gauthier, armés tous deux d'une carte SD 4Go, de contacts infinis dans leurs téléphones et de l'unique clé de mon appartement delhiite pour seule arme.


La foule devait parcourir un parcours tout tracé sur plusieurs centaines de mètres, se dispatchant au fur et à mesure grâce au numéro de leur block. Mais ce chemin était en réalité semé d'embuches, des policiers ne manquant pas de nous rappeler que les sacs étaient interdits et ne voulant pas nous laisser poursuivre notre route. A force de détours et de parties de cache-cache derrière des familles indiennes, nous avons un peu progressé, mais j'ai perdu mon camarade, arrêté par la police. J'étais certes attristée, mais bien décidée à poursuivre ma route seule. Le contrôle des billets a été une étape qui aurait pu être fatidique, mais mes doux yeux et mon air de blondasse naïve ont eut raison des policiers. Je passais au niveau 3 de la difficulté : la fouille au corps. Si près du but, j'ai droit à un non catégorique, les policiers offusqués que j'ai pu arriver jusqu'ici. Il ne me restait plus qu'à pleurer et dire que mon Papa et ma Maman étaient à l'intérieur et que j'étais perdue, que je ne savais pas ce que j'allais devenir (21 ans et fière). Après que le suprême chef m'ait fait promettre sur la tête de Ganesh de ne pas prendre de photos, j'ai eu le droit de pénétrer dans l'enceinte... fière de moi et avec réflex chéri !

(Bon, ne rêvez pas. J'ai quand même pas osé prendre de photos.)

Tout ça pour quoi ? Derrière la brume matinale, nous avons eu à un étalage de la puissance militaire indienne ("Eh mec, t'as vu mon tank ? Il est vachement plus gros que le tien."), à des chars de carnaval, chacun étant censé représenter un état indien. Spécial dédicace à l'immense bombyx du murier censé représenter le Bihar*. Un orchestre monté sur chameaux (avec plein de pompons roses, sans oublier le clou du spectacle, l'armée qui faisait de l'accrogym à 8 sur des motos (ils ont de l'entrainement dans le pays). Mais je tiens quand même à rendre hommage aux petits hommes en jaune fluo chargés de ramasser les crottes de chameaux.

* Dixit Florence Nowak. ELLE, elle avait le livret explicatif.

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